Le Burnout Parental
Le burnout professionnel est désormais bien connu. Nous savons tous plus ou moins de quoi il s’agit. Même si nous n’en saisissons par toujours les rouages de façon précise, nous comprenons que les facteurs de stress sont une composante essentielle de ce phénomène, qu’il s’agit d’un équilibre rompu entre ceux-ci et nos ressources. Nous arrivons à peu près à saisir ce que cela signifie lorsque nous le reportons à la sphère professionnelle. Pourtant, il nous est encore parfois difficile d’imaginer comment ce phénomène peut s’appliquer à la sphère privée, familiale. Et même si nous commençons à appréhender le fait que le burnout peut également s’exprimer dans le domaine de la parentalité, il nous est encore parfois difficile de le définir, de le reconnaître, voire d’admettre que cela puisse nous toucher, ou concerner nos proches.
Essayons d’y voir un peu plus clair…
Ce qu’il faut comprendre, en tout premier lieu, c’est que le burnout, qu’il soit parental ou professionnel, est le résultat d’un déséquilibre important ET prolongé entre d’une part, une accumulation de facteurs de risques, et d’autre part, des ressources qui n’ont pu être suffisamment ou efficacement mobilisées. Il s’agit donc d’un phénomène aux multiples facettes.
Alors, comment on se sent quand on est en burnout parental ?
La première chose que les parents en burnout expriment est le sentiment d’épuisement physique et émotionnel. Le parent est vidé, au bout du rouleau, il n’en peut plus… et quelques bonnes nuits de sommeil n’y changent rien. L’épuisement est tel que le simple fait de penser à ce qu’il va faire avec ses enfants est ressenti comme « trop ».
Le corps se met alors en mode survie, en pilotage automatique. Le parent a peu à peu l’impression que sa relation avec ses enfants est réduite à des routines quotidiennes dénuées d’affects, qu’elle devient « fonctionnelle », et qu’il agit lui-même comme un robot. C’est ce qu’on appelle la « distanciation affective ». Bien sûr, le parent en burnout aime toujours ses enfants, mais il n’arrive plus à le leur montrer, il n’a plus la force et l’énergie pour s’investir pleinement dans la relation. Il fait juste ce qu’il faut, mais pas plus.
Il a l’impression de saturer, le rôle de parent est trop lourd à porter, il n’y trouve plus de plaisir, ne se sent pas ressourcé dans ce rôle, il ne le supporte plus. Bien sûr, les enfants n’y sont pour rien, le processus est plus profond, atteignant le sentiment d’identité parentale de l’individu. Cette identité, telle qu’elle est vécue et ressentie, telle qu’elle s’inscrit dans son quotidien, est trop pour lui.
Et il se sent souvent coupable, honteux de ne pas arriver à faire plus, à faire mieux, et surtout : à faire « comme avant »… Parce que le parent en burnout l’exprime clairement : il y a un avant et un après. Le parent ne se reconnait plus dans l’interaction avec ses enfants, il ne se sent plus le parent qu’il a été, il pense qu’il était un meilleur parent avant… et cela le fait terriblement souffrir. Parce que contrairement à ce que dit l’adage, il ne suffit pas de le vouloir. Parfois, même si on le désire du plus profond de notre cœur, on ne peut juste plus.
Ces éléments ne sont pas toujours tous présents : pour parler de burnout parental, il suffit que 60% des symptômes se manifestent. De ce fait, si vous vous retrouvez dans ce descriptif, je ne peux que vous conseiller de faire le tour de la question de manière précise et détaillée auprès d’un professionnel. Plus tôt vous détectez vos facteurs de risques et un éventuel déséquilibre, et plus le travail de remise en équilibre en sera facilité. Laisser un déséquilibre s’installer ouvre la porte à des situations souvent plus lourdes de conséquences.
Pour aller plus loin : www.burnoutparental.com
Conférence gratuite en ligne liée à la crise du Covid-19 : Enfants, Ados, Familles Confinés... Cauchemar ou Opportunité? (vimeo.com)
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